Le blog de anne

Khady est née au Sénégal en 1959 et aujourd'hui vit en Belgique. Elle a écrit un livre en 2005 "Mutilée", un témoignage poignant
"Aujourd'hui en France, plus de 60 000 petites filles sont excisées. Plus de 130 millions de femmes dans le monde ont enduré ces mutilations. La tradition voudrait que l'excision augmente la fécondité, qu'elle garantisse la pureté et la virginité, ainsi que la fidélité d'une épouse. Mais dans les faits, cette barbarie met en péril l'existence de celles qui la subissent, et les prive à jamais de plaisir sexuel, brisant leur vie de femmes. Le témoignage de Khady est celui d'une enfant qui, à l'âge de sept ans a vécu ce cauchemar et qui, devenue adulte, a pris conscience de la cruauté de cette pratique. C'est le parcours d'une survivante qui dénonce, avec un courage inouï, ce qu'on lui a fait. Une militante qui sans relâche, se bat dans le monde entier pour sauver des fillettes avant l'horreur"

Tant de gens souffrent, il est tellement important de se battre pour eux, de tendre une main...

La liberté et la responsabilité sont donc indissolublement liées ; c'est notre condition d'être humain .
Il y a une éducation à la responsabilité et par conséquent à la liberté ; l'enfant ne naît pas libre et responsable ; il doit s'éveiller aux conséquences de ses actes et c'est aux parents à développer cette attitude chez leurs enfants.
L'enfant n'a pas demandé à naître ; nous, parents avons pris un engagement, une responsabilité, nous avons donc des devoirs envers nos enfants, et nous n'avons aucun remerciement à exiger d'eux ; très souvent, j'entends des parents découragés dire "après tout ce que j'ai fait pour eux ..." et je souris..
J'ai quatre enfants ; avons-nous vraiment réfléchi à notre démarche lors de leur conception ? non, je ne crois pas mais par le fait de notre acte, nous avons pris un engagement, donc une responsabilité. Je suis donc libre !!!
Si je suis libre et responsable intervient alors la notion de faute et de culpabilité et par là se pose le problème de Dieu, le péché
Dieu Père, nous a créé : il est donc responsable de sa création, il a des devoirs envers sa création et là je rejoindrai Jean d'Ormesson lorsqu'il écrit "la seule façon pour Dieu de s'exonérer d'une responsabilité écrasante, c'est de ne pas exister. On peut pardonner à Dieu s'il n'existe pas. S'il existe, je crains qu'il ne faille trop souvent le maudire"

Suis-je responsable de ce que je suis, de ce que je fais ?
Une certitude de départ : je ne choisis pas de naître, je ne choisis pas ma famille, ma fratrie; dès la naissance, je porte en moi un patrimoine génétique.
Je ne choisis pas davantage mon lieu de naissance, mon milieu social , mon éducation
et enfin, je ne choisis pas les événements accidentels de mon existence
Je suis donc conditionnée par ma génétique et mon histoire
Si l'on en reste là, le constat est rassurant : si je suis conditionnée, je ne suis pas responsable de mes actes, et si je ne suis pas responsable, les notions de faute et de culpabilté n'existent pas, et donc découlent forcément les notions de déterminisme, voire de fatalisme.
Cependant, en tant qu'être humain, je suis une personne libre : libre de choisir, libre de dire non , libre de dire oui, libre de me tromper ; ceci nous distingue de l'animal
la liberté est difficile à assumer;  
Avant de créer ce blog, j'ai parcouru le blog de plusieurs personnes, j' y ai appris leur souffrance, leur désespoir de vivre et je suis très perplexe. Je ne connais vraiment que ma propre histoire et je m'interroge sur la place laissée à la liberté. Je suis née en Belgique, en Ardennes, dans une famille bourgeoise, je n'ai pas choisi, je n'ai pas choisi de perdre mon père. Ai-je choisi de rencontrer Jacques et de vivre dans ses filets ? Ai-je choisi de détruire mon adolescence ? Qu'ai-je choisi dans ma vie ? qu'est-ce qui s'est choisi en moi ? en fonction de quels critères ?
Mais il est dangereux de nier la liberté.  Dutroux, Fourniret et d'autres seraient des victimes non responsables ; au nom de cette non responsabilité, ils ne pourraient être condamnés.
Si la liberté n'existe pas, je n'ai pas à respecter la liberté d'autrui ; je peux donc me permettre tout et n'importe quoi, je suis dans un monde animal où prévaut la loi du plus fort; ce qui n'est pas acceptable ; je suis donc un être libre et condamnée à assumer ma liberté.